Groupe 4
:
Quelques statuts du corps dans la psychanalyse
jungienne
Animateur
:
Michel Bènet
Dates des réunions
: les jeudis, 14/10/04, 25/11/04, 09/12/04, 13/01/05,
10/02/05, 10/03/05, 21/04/05, 12/05/05, 16/06/05.
C’est de
l’hystérie que naquit la psychanalyse. Posant la question de
« ce qui est du corps et de ce qui est du psychisme »,
soulignant le risque d’érotisation dans le transfert et
cantonnant le corps « aux limites du discours ». La
prépondérance allait vers l’établissement d’un lien entre la
part instinctive de l’inconscient et le savoir médical sur les
processus biologiques. Jung, pour sa part, pensait qu’il
fallait faire une recherche sur le psychisme lui-même avant de
considérer ses effets somatiques.
Pour Jung,
le corps est au cœur de la question du rapport entre la
conscience et l’inconscient. Il envisage la relation
entre « âme et corps », leur « conjonction », en s’appuyant
sur une thèse méthodologique, un présupposé théorique,
attribuant au corps une réalité indépendante. De plus, il
« élargit » le concept de libido, et développe celui
d’énergétique psychique, poussant son interrogation jusqu’à la
notion de « corps subtil », cette « partie de
l’inconscient dont le fonctionnement ressemble de plus en plus
à celui du corps ».
Jung part du
présupposé de l’autonomie de l’âme :
« Bien
que l’âme et le corps constituent sous de nombreux aspects une
unité, ils apparaissent en réalité des choses si diverses que
nous sommes contraints d’attribuer à l’âme comme au corps une
nature particulière. Tant que nous n’aurons pas connaissance
de cette unité nous ne pourrons les étudier que séparément, en
commençant à les considérer, au moins en ce qui concerne leur
structure, comme réciproquement indépendants ».
« La
psyché et le corps sont un couple d’opposés et comme tels sont
l’expression d’un être dont la nature n’est connaissable ni
grâce à l’apparence matérielle ni grâce à la perception
intérieure immédiate ».
Jung a étayé
sa pensée et son œuvre, sur son observation de clinicien, sur
une vaste culture personnelle, mais aussi — et peut-être
surtout — sur sa propre expérience, et en particulier sur
ses « éprouvés ».
En lisant ou
relisant quelques textes de Jung, et d’analystes jungiens,
nous tenterons de reconnaître et de saisir la « spécificité »
théorique et clinique, du point de vue du corps, dans la
psychanalyse jungienne. En particulier, la contribution du
corps à la vie symbolique, le corps comme lieu d’ancrage de
l’image, elle-même passage entre les instincts et le
psychique, le corps incarnation du soi, le corps et son savoir
en analyse, le corps et la dialectique psyché /soma, etc... .
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